RPG publié par Square Enix au Japon en Octobre 2012 sur 3DS, il faudra plus d'un an pour que le jeu parvienne en Europe, et encore plus en Amérique. De ce côté, il n'est pas sans rappeler un certain Xenoblade, et c'était plutôt prometteur. De mémoire, il a eu quelques teasers et même des démos jouables ( qui se limitaient à mater une gonzesse vaguement cartoon en réalité augmentée foireuse ), juste ce qu'il fallait pour mettre l'eau à la bouche de pas mal de joueurs, moi y compris. De ce qu'on en voyait, ces extraits laissaient présager un bon vieux JRPG au tour par tour des familles comme on n'en fait plus et comme on aimerait en avoir plus souvent, avec son lot de personnages intéressants et de cruches mollassonnes, de système de combat avec son petit truc à lui, de musiques qui poutrent, et surtout de scénario haletant nous tenant de nombreuses heures devant nos deux petits écrans. Comme quoi c'est beau la publicité. Mais assez divagué et rentrons dans le vif de l'analyse. Dans un souci de rédaction, je commencerai par le plus court, à savoir les points positifs. Ai-je besoin à ce niveau de préciser que cet article est complètement subjectif ? Je n'espère pas.

  • On commence donc par le moins important à mes yeux : les graphismes. le style des personnages est plutôt attirant, assez minimaliste, pas vraiment manga, mais bien nippon quand même. C'est assez rafraîchissant à ce niveau. Les protagonistes sont bien animés dans les saynètes et leurs costumes changent en fonction de leur classe, c'est assez vivant, rien à redire, du travail bien fait. Les décors oscillent entre une carte du monde bien classique et un style dessin sur parchemin ( ça se sent que j'y connais rien ? ) qui certes contraste avec les personnages du premier plan, mais ne jure pas, et le tout se marie assez bien, même si ça manque parfois un peu de couleur. La 3D est bien exécutée, en particulier pour un éditeur tiers. En combat, les personnages miniaturisés perdent un peu en détail, mais rien d'outrageux. Un bon point pour les invocations, qui doivent englober la moitié du budget animation, mais qui sont toujours aussi spectaculaires chez l'éditeur.
    En résumé, pas une révolution, mais un travail propre et bien exécuté : juste ce qu'il faut. bravely-default-screenshot-ME3050207342_2.jpg

    C'est votre opticien qui va être content avec des personnages de cette taille

  • Au niveau musiques... Ah, le point qui fâche. Si elles collent bien à l'ambiance dans la majorité des scènes - exploration, combat; boss, oulalamerd'merd'merd'grosbossquej'avaispasvuvenirchierj'aiplusdemana - elles n'ont rien de vraiment transcendant et peuvent parfois s'avérer assez répétitives, surtout au bout de plusieurs dizaines d'heures, ce qui est hélas fort courant pour un RPG. Pas mauvais, mais ça casse pas trois pattes à un canard non plus.
  • Venons-en au gameplay. Première remarque, totalement secondaire mais pour moi révolutionnaire : il est possible de jouer à l'intégralité ( ou presque ) du jeu seulement de la main gauche. On peut trouver ça anodin, mais après trouze mille heures de farm intensif les doigts crispés sur un machin de quinze centimètres de large, pour les heureux possesseurs comme moi d'une 3DS classique, franchement ça fait du bien, et on n'y perd que peu en vitesse de jeu. Un stick, quatre flèches, un bouton, hop, ça suffit pour tout faire. Parfait.
    Ensuite, il est possible, à tout moment, de régler la fréquence d'apparition des ennemis aléatoires : de pas du tout à deux fois plus. Parfait pour farmer, traverser un donjon pour la quatorzième fois, ou aller directement au boss sans se farcir des pelleteuses de mignon. Attention, ça peut jouer des tours contre les boss, assez difficiles, mais faire le jeu en difficulté normale et la fréquence des ennemis de base suffit généralement à gagner assez de niveaux pour affronter les boss de fin de donjons de façon linéaires, sans trop de pauses pour farmer. Au début tout du moins. Rentrons maintenant dans le vif du sujet : le système de combat. Alors là, c'est plus mitigé : y'a du bon, y'a du moins bon. Si Bravely Default est un RPG au tour par tour somme toute assez classique, il présente quelques " innovations " intéressantes. Le gameplay est axé autour du système ( attention grosse originalité en approche, Molière n'a qu'a bien se tenir ) Brave / Default. En gros: les PB ( Points Brave ) agissent comme des points d'action individuels à chaque personnage : au-dessus de 1, on peut agir, en dessous, on passe son tour. Ce qui est intéressant, c'est que se défendre ( Default ) permet de gagner un PB, et qu'il est possible d'en utiliser jusqu'à 4 dans un tour en lançant Brave pour marraver grave sa face au moche d'en face. Le total de PB est compris entre -3 et 3 : ce qui veut dire qu'on peut tout à fait commencer un combat en balançant quatre attaques d'entrée de jeu... Et espérer qu'il ne reste rien en face, sinon c'est l'ennemi qui va pouvoir s'éclater en attendant que votre total de PB remonte à 1, sachant qu'on gagne un point en début de chaque tour. Un peu confus à expliquer mais extrêmement simple à prendre en main et très bien détaillé au début du jeu, ce sont ces PB, bien plus que les grands classiques Points de vie et Points de Mana, qui vont décider de l'issue du combat contre un boss. Ensuite viennent les 24 classes. La méthode pour les débloquer est désespérément simple, et le jeu ne s'en cache pas ; bourrez la gueule à un boss qui a cette classe et vous pourrez l'utiliser. Chaque personnage peut avoir deux classes en même temps : pour résumer grossièrement, une " active " et une " passive ". La classe active déterminera vos stats - oui, un moine bourre plus au corps à corps qu'un mage blanc, au cas où vous n'ayez jamais joué à un RPG de votre vie - et vos compétences... bah... actives, tandis que la seconde vous fera bénéficier de ses compétences actives seulement. Je vous entends jubiler au fond de la classe : oui ça sent le combo craqué, avec un moine qui peut du coup rajouter des éléments à ses attaques, une maître du katana multiclassée ninja... A vous de faire votre sauce, et avec 14 compétences par classe, ça fait un paquet de possibilité. Enfin, les classes montées mais inactives ne sont pas pour autant inutiles, car vous pouvez sélectionner leurs compétences passives. Ce qui peut très bien nous donner un paladin mage noir qui se ressuscite à la fin de chaque tour, si ça vous chante. C'est bien là le souci, en fait : certains combos sont clairement fumés ( Oh, j'empoisonne toute mon équipe, tout le monde gagne 2PB grâce à une capa ! Oh, je les soigne ! Attaques illimités biatch !!!11111oneleven ), et d'autres classes sont... complètement inutiles. Ce qui peut être assez rageant quand vous n'avez pas Streetpass un pote qui a fini le jeu - ce qui vous donne accès à tout ce qu'il a lui eu la patience de farmer en niveau de classes, et si vous trouvez ça déconné, bah vous avez raison - et que vous passez douze heures de métro à vous farcir des ampoules pour finir par réaliser que votre classe bah elle sent du fion. Dommage, bitch, la prochaine fois tu sauras que vouloir te la jouer Aragorn en rôdeur bah pour les nippons ça équivaut à seppuku avec un arc, et c'est compliqué.

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    Tavu comme on est trop dark en mage noir ? Kikoolaulexptdr

  • Tenez, puisqu'on en parlait, le Streetpass. Comme dans beaucoup de jeu, il ne tient pas un rôle essentiel mais plutôt utilitaire. Ici, il vous permet de reconstruire un village bâtiment par bâtiment, dans un menu à lui, en plein milieu d'un donjon si ça vous amuse. Les bâtiments ne prennent que du temps à construire, mais vous très vite chiffrer dans les 99 heures ( !! ) quand les niveaux ou la qualité des équipements débloqués grimpent. Chaque Streetpass fait lorsque le jeu est en veille, même vingt fois la même, vous divise le temps par deux, donnant de suite des temps beaucoup plus raisonnables. Petit souci d'équilibre par contre, quand vous avez accès aux meilleurs équipements du jeu ou presque au bout de quarante heures : la lutte contre les boss est de suite beaucoup moins épique et intense, pour se transformer en " Tu me mets 1 dégâts, t'en prends 9999 sur une contre-attaque, et j'ai même pas encore agi " assez fade, pour peu que vous ayez les moyens de vous payer ces armes et armures ( Hint : Vous les aurez si vous avez plus de deux neurones ou que vous vous êtes procurés le guide Le farming pour les nuls " ).
  • Bon, soyons clairs, on va aborder les points vraiment négatifs maintenant, assez déconné. Pour les classes c'était mitigé, là plus de doute possible, ça commence à sentir le gaz, et je parle pas que du cassoulet d'hier soir. Attaquons les personnages.
    Et attaquons me paraît être un terme approprié en l'occurrence. Au nombre de quatre et débloqués quasiment dès le début du jeu, ce sont les seuls que vous n'aurez jamais, à l'exception de quelques scènes de séparation qui ne durent de toute façon que trente secondes. Si ça a l'avantage d'éviter le bon vieux paradoxe du " Bon, nous on va sauver le monde à trois, pendant que les autres vous restez dans le vaisseau à faire à bouffer, et y'a intérêt à ce qu'un bain chaud m'attende quand je rentre sinon c'est la fessée à la claymore §§ " ça peut devenir assez répétitif, surtout quand toute la psychologie des personnages tient au dos d'un timbre-poste. Non non, attendez, je sens que vous n'y êtes pas. Ce n'est pas une exagération. Prenez les trois premières minutes d'un personnage, vous avez son caractères pour la centaine d'heures qui suit. Le niais tout gentil qui sert de héros tout en réussissant l'exploit d'être le moins remarquable du lot, qui suit la coconne horriblement énervante qui a toujours vécu recluse dans son ordre religieux et connaît absolument rien au monde et c'est rigolo et hohoho tu n'as jamais vu ces gâteaux mon dieu que t'es conne, l'amnésique beau gosse dragueur au passé houleux et mystérieux ( mon dieu, es-tu un traître ? Ou peut-être le père du héros ? Ou le chiropracteur de ma soeur ? ) et enfin la fille tout juste post-pubère du grand méchant qui se rebelle parce que c'est la mode et que la coconne susmentionnée l'a convaincue - ou plutôt endormie à grands coups de discours niais. w00t, du jamais vu. Sans compter l'adorable saloperie qui vous colle au cul comme un morpion à des couilles, petite fée sans cesse en train de vous rappeler votre objectif, à chaque cinématique, à chaque écran de sauvegarde, à chaque fois que tu fermes les yeux.
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    Z'OMG trop d'originalité je meurs, l'héroïne est une grosse empotée qui sait pas où elle va, tellement novateur !

    C'est frustrant au possible, voire même rageant : dès qu'on pourrait assister à un peu de développement de personnage, dès que le jeu s'en crée l'opportunité, il se tire immédiatement une balle dans le pied en coupant court à toute possibilité. Pire encore, certaines questions éthiques sont parfois purement et simplement esquivées ; alors que le joueur se demande si oui ou non il va taper sur ce type qui, dans le fond, vous a jamais vraiment rien fait et pourrait être un gars à aider plutôt qu'à découper en tranches, les personnages, après trois phrases ( maximum ) de pseudo débat où ils essaient de résoudre la solution pacifiquement, se disent que Fuck this shit, j'lui pète sa gueule, sa tête me revenait pas de toute façon, et faut bien débloquer des classes. Ah oui parce que ça aussi c'est drôle : certains personnages secondaires sont infiniment plus intéressants que les principaux, que ce soit au niveau backstory ou même personnalité. Sauf qu'on fait pas dans la dentelle, pour récupérer l'astérisque ( la babiole qui sert de preuve physique d'obtention de la classe, mauvaise pirouette scénaristique pour justifier ingame quelque chose qui ne s'y prête intrinsèquement que très mal ) d'une classe, faut tuer l'ennemi, point barre. Exception faite des personnages liés aux protagonistes, parce que bon, faudrait pas trop que ce soit sérieux non plus, y'a des gosses qui jouent merde, découper trouze mille connards à la pelle avec des cinématiques de mort et tout aucun souci, mais s'il s'agit du papa / frangin / cousin au troisième degré / hamster de compagnie d'un personnage, alors là non, il sera simplement " grièvement blessé " et ne pourra plus jamais se battre. Mouais.

Mais assez traîné. Si le jeu s'était contenté de ça, on se serait retrouvés avec un JRPG somme toute assez bon, avec quelques faiblesses, mais assez intéressant pour qu'il mérite ses 40 euros et la centaine d'heures nécessaire pour en voir le bout. Cependant, le dernier point ruine absolument tout, et c'est impardonnable...

  • Le scénario. Ah, le scénario, le nerf de la guerre. Si je n'attends pas d'un Mario qu'il connaisse des envolées lyriques monumentales et me fasse frissonner d'horreur ou de plaisir devant des évènements intenses; c'est exactement, au contraire, ce que je recherche dans un RPG. Xenoblade m'a d'ailleurs rendu encore plus exigent, et c'est pas peu dire, parce qu'il a quand même réussi à me faire finir debout sur mon canapé à pointer vers les cieux. On peut aussi citer certains Tales of, Baten Kaitos premier du nom, ou encore Eternal Sonata, dans un genre plus lancinant mais non moins beau. Oui, j'avais de très grosses attentes de Bravely Default.
    Et oui, ceci est la pire baffe vidéoludique que j'ai pris de ma vie. Square Enix, je serai très clair : ce que vous avez fait, ça s'appelle du VOL. Un PUTAIN DE CAMBRIOLAGE. Intolérable. Je vais tâcher de décrire ça sans spoiler, au cas où certains aient encore envie de se farcir une centaine d'heures de jeu pour voir arriver un gros doigt tendu dans leur face après avoir fini ce billet. En clair, vous faites le jeu, tranquillement, à votre rythme, pépère. Parfois, la flemme vous prendra ou le temps vous manquera, et vous tracerez un donjon sans affronter un ennemi, juste pour battre le boss et récupérer sa classe ; du coup, vous compenserez en farmant un peu, le jeu réglé en vitesse maximum, et retournerez joyeusement découper du connard à la scie circulaire. Vous progressez et il arrive un moment où ça commence à sentir la fin : beaucoup de classes débloquées, dont certaines maximisées, pas mal d'équipement, la quasi-intégralité de la carte du monde explorée... Bon, OK, à moins d'un vieux plot twist en mousse, ça aura fait une petite cinquantaine d'heures pas désagréables, que vous vous dites... Haha, que vous êtes naïfs. Car ce plot twist en mousse va vous arriver dessus comme un parpaing en travers de la gueule ou la colonne de Lady Di à travers son crâne : brutalement et sans merci. Et derrière, le jeu essaie de vous le faire avaler de forcer. Non pas une, non pas deux, non pas trois, mais bel et bien quatre fois. OUI. Le MÊME PUTAIN de plot twist. Et quand je dis le même, je ne veux pas dire la même sorte, ou alors avec une subtilité qui change tout, non, rien de si intelligent : c'est juste la même chose qui s'enchaîne. Le gag de la tarte à la crème, sauf que là c'est une tourte à la merde, qu'on vous écrase sur la tronche à répétition. Au début on refuse d'y croire, par une sorte de blocage inconscient ; puis on réalise, ce goût, cette odeur, ce... Mais oui, eurêka, c'est bien ça ! On s'est foutu de ma gueule ! Et à répétition en plus ! Alors déjà que le scénario de base plutôt pauvre et se sentait venir à deux ou trois bornes à la ronde pour peu que vous ayez déjà joué un peu, bouquiné, ou maté quelques films, en clair, si vous avez un peu de culture, là, c'est carrément scandaleux. C'est un gigantesque majeur tendu en direction de tous les joueurs, un aveu clair et complet qu'ils n'en ont plus rien à foutre de la qualité de leur jeu et qu'ils ne comptent que sur leurs lauriers, acquis par deux ou trois idées novatrices il y a vingt ans de ça, pour vendre des infâmes bouses avec de jolies jaquettes. Je dis non. Square Enix, avant j'étais déjà pour dire du mal, mais maintenant c'est mort ; je vous conchie. Je vous hais jusqu'à la lie, je vous méprise de l'intensité brûlante d'un milliard de soleils. Cette pirouette scénaristique dégueulasse aurait été acceptable dans un jeu sorti d'un Ludum Dare ou d'un vieux jeu à 99 cents sur Steam, et déjà moins dans le dernier cas ; mais là c'est intolérable. Sérieusement, il y a plus de recherche dans les 100 levels de Bubble Bobble que dans votre prétendu scénario. J'espère que le responsable a été payé dans un lance-pierres, avec un lance-pierres, qu'il contenait des petits copeaux de verres et qu'il était pointé vers ses yeux. Certains pays coupent les mains des voleurs, là il faudrait prendre les bras et la langue pour être sûr que ça ne se reproduise pas.

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Voilà qui mérite un TENGEN TOPPA FUCK YOU

Bon, calme. Je pourrais continuer comme ça pendant des heures, mais je pense que vous avez saisi l'idée : j'ai été révolté par ce qui a été fait là. Un artifice odieux pour prolonger la durée de vie d'un jeu déjà moyen. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il y a des points pourtant très intéressants qui n'ont absolument pas été développés, ou alors en des termes si vagues que c'en devient encore plus frustrant. J'aurais vingt fois préféré jouer l'histoire du combat millénaire entre le vampire et l'illusionniste, créé de toutes pièces par ses deux principaux protagonistes afin de réformer de l'intérieur un ordre religieux et politique figé dans l'immobilisme et tirant vers le despotisme. Mais non, à la place, on se farcit l'histoire chiante et presque embarrassante des soi-disant Guerriers de la Lumière, un ramassis de clampins ne pouvant pas faire marcher plus de trois neurones d'un coup, et encore, à eux quatre réunis.

Je le dis sans honte : je n'ai pas eu le courage d'aller à la fin du jeu. Il est arrivé un moment fatidique où j'ai tracé dans l'histoire pour arriver à la fin du calvaire, et où je me suis retrouvé face à un mur de boss aux capacités craquées qui défonçaient mon équipe en éternuant à peine dessus. Je trouverai peut-être le courage de me farcir vingt heures de farm ( merci éradication, dernière capacité du jeu, terminant un combat avant de le commencer si l'ennemi est trop faible, sans malus d'XP ) pour aller m'infliger cette ultime insulte qu'est la fin du jeu, que je connais déjà dans ses grandes lignes par les récits d'autres joueurs. Une seule satisfaction : je n'ai pas payé le jeu. J'aurais dû me douter de quelque chose, tout de même. Ma très chère frangine a eu la bonté de le prêter, après plusieurs mois d'insistance de ma part. Sa réponse était toujours la même : " Oui oui, je suis quasiment à la fin, t'en fais pas... ". Voilà qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille : une aussi grosse consommatrice de RPG qui met des mois à en finir un ? Ne serait-il pas si bon que ça ? Ah, les ignorants sont bénis. Je me forcerai peut-être à aller jusqu'au bout, un jour d'ennui mortel : pour le moment j'en ai autant envie que de me faire attacher par des orties à une planche à clous en me faisant chatouiller par une plume, Francis Lalanne à fond dans les oreilles. Ce qui veut dire pas très envie.

Cet avis n'engage que moi, encore une fois. Cela dit, les quelques amis à qui j'ai demandé leur avis ont été globalement unanimes, même si moins extrêmes que moi. Certains ont revendu le jeu à la moitié, débecté et n'ayant pas que ça à foutre que de se faire payer sa pomme. Certains sont allés jusqu'au bout malgré tout, dans l'espoir de quelque chose qui sauvera ce jeu et n'arrivera finalement pas. D'autres se sont résignés et ont simplement voulu en avoir pour leur argent et finir, simplement par acharnement. Mais pas un n'a apprécié ce vol sauvage subi au long du jeu. Alors, mon conseil est le suivant : si vous en avez l'occasion, faites comme moi, faites en sorte qu'un ami qui n'a pas encore fait passer sa 3DS par la fenêtre de frustration vous le prête, ce qu'il fera à mon avis de bon cœur, surtout qu'il ne vous aime pas et veut vous voir souffrir, et constatez par vous-même. Mais n'allais jamais dépenser un kopeck pour ça. Ou alors, si vous aimez vraiment vous faire fister sauvagement pendant des dizaines d'heures, je suis sûr qu'il y a des moyens plus adaptés que d'acheter un jeu vidéo. Et le pire dans tout ça, c'est qu'ils ne s'en cachent même pas : une suite arrive... Horreur.

C'était l'article d'un joueur blessé, criant sa douleur au monde, voulant l'informer d'un danger qui rôde : les développeurs qui se foutent complètement de leurs joueurs et de la qualité de leur jeu, pensant vendre parce qu'ils sont eux. Si ce hurlement de désespoir déchirant en touche ne serait-ce que l'un d'entre vous, alors mon combat n'aura pas été vain. Ce fléau doit être éradiqué, sans quoi il s'étendra, deviendra la norme, et la qualité dans les jeux se- Bon OK j'exagère un peu. Je retourne lire Asimov, au moins lui ne déçoit pas.