C'est en 2006, par une froide journée d'hiver que Cauis trouve un anime sorti de nulle part, je ne sais plus où, je ne sais plus comment, et on s'en fiche. On regarde le début ensemble...
Et là on tombe sur des images d'un personnage faisant du vélo et une voix off qui dit :

Lorsque j'étais enfant, un jour, pédalant sur mon vélo, je me suis dit
"Jusqu'où puis-je aller sans me retourner ?"
Je me demande ce que j'essayais vraiment de faire ce jour là...

S'ensuit le générique le plus étrange et incongru que nous n'ayons jamais vu, puis on assiste à un épisode étrange, avec beaucoup de comédie, mais avec une ambiance un peu lente et particulière, un graphisme singulier lui aussi. Bref, ça sent bon, mais c'est bizarre quand même. Je range ça dans la case "comédie", le met en standby vu que j'ai plus urgent à regarder, et Cauis continue seul. Quelle erreur.
Pour vous dire à quel point ce que je regardais était urgent, je ne me souviens même plus de quel anime de seconde zone il pouvait bien s'agir...

Restant sourd aux appels réguliers de mon petit frère bien plus avisé que moi me répétant que cet anime était véritablement excellent, je ne l'ai finalement regardé que bien plus tard, avec un ami fan de harem anime auquel je voulais montrer qu'il existait autre chose.
Au début nous nous faisions seulement 2 ou 3 épisodes par semaine, puis rapidement notre dose hebdomadaire est devenue quotidienne...
Difficile de vraiment expliquer ce qui est si prenant et touchant dans Honey and Clover. C'est un anime à vivre plus qu'à regarder, et je suis sûr que chaque personne ayant regardé la série en entier vous donnera des raisons différentes pour lesquelles aimer cet anime. Enfin on va quand même essayer d'expliquer...

Au commencement

Hachimitsu to Clover, sous-titré Honey and Clover, c'est à la base un josei manga de Chica Umino.

Oui, je sais, c'est pas très joli Débuté en 2000, il est d'abord prépublié dans CUTIEcomic puis dans Young You.
En 2003, il remporte le prix du manga Kodansha dans la catégorie Shojo/Josei.
A l'arrêt de publication du magazine Young You, en 2005, il est transféré dans Chorus et y restera jusqu'à la fin de sa publication, en 2006.

En France, les dix tomes qui le composent en volume relié sont sortis chez Kana entre mars 2007 et août 2008.

Voila pour les formalités administratives chiantes et inutiles, car en général, tout le monde s'en fout. Ce qu'il faut en retenir, c'est que sa publication n'a apparemment pas du être de tout repos.

Ses ventes dans notre beau pays sont plutôt faibles, à mon grand désarroi. Peut-être est-ce à cause de ses couvertures peu engageantes, en tout cas pour les premières d'entre elles. Ou peut-être est-ce parce qu'en ouvrant le premier tome, on découvre un graphisme d'apparence maladroit, des traits ondulés, peu précis, et que cela s'en ressent à la fois sur les décors et les personnages.
Mais surtout, ce qui frappe le lecteur, c'est le bordel ambiant. Les phylactères sont placés un peu partout, et surtout un peu n'importe comment. Difficile de s'immerger là dedans tant ce début d'histoire possède une apparence hermétique pour le lecteur lambda.

Mais là c'est quand même beaucoup plus classe

Pourtant, passé les quelques pages nécessaires pour s'adapter à la forme particulière de ce manga, on s'aperçoit non seulement que le fond (dont je parlerai plus tard) est excellent, mais aussi que cette forme est en fait extrêmement efficace, au point qu'elle peut même en devenir addictive. Son principe est simple, et finalement plutôt classique. Lors des phases de récits "normales" ou "comiques", les planches sont inondées de détails et d'informations inutiles, faisant en sorte qu'on puisse y revenir plusieurs fois, et remarquer de nouvelles choses à chaque passage. Pendant les phases de récits "sérieuses" ou "importantes", tout ce bouillonnement disparaît soudain, et on se retrouve avec une page très épurée, presque vide, permettant ainsi au lecteur de se concentrer uniquement sur l'intrigue elle-même, ou sur l'émotion que l'auteur veut faire passer. Ce contraste, pourtant couramment utilisé dans les comédies romantiques, est ici tellement exacerbé que c'en est d'abord déstabilisant.

Quand au graphisme proprement dit, s'il n'est pas encore très sûr au début, il se met ensuite en place petit à petit pour devenir ce qui sera le style de Chica Umino ; un style reconnaissable entre tous, comme peut l'être celui d'Adachi. Lors de mon dernier passage à Tokyo il ne m'a d'ailleurs pas fallu bien longtemps pour repérer Sangatsu no Lion, sa série suivante, dans les étalages. On aime ou pas, mais dans le premier cas, sachez que ce style est à lui seul une raison suffisante pour vous jeter sur Higashi no Eden.

La vie étudiante

Ah, la vie en colocation...

Honey and Clover, ça parle de la vie d'une bande de potes, tous étudiants dans une faculté d'art de Tokyo. Il n'y a pas réellement de personnage principal, ils sont tous aussi importants les uns que les autres. On suit leur quotidien sur toute cette période de leur vie, avec tout ce que ça comporte comme moments heureux ou tristes, avec de la franche camaraderie comme des amours maladroits, des réussites comme des moments de doute et d'incertitude.

Et qui dit représentation du quotidien dit tranche de vie, à plus forte raison quand il s'agit du quotidien de personnages ordinaires dans un environnement normal. Ce terme de "tranche de vie" est ici à prendre au pied de la lettre. On suit en effet un certain nombre d'années, mais on n'en voit que certaines portions bien précises, zappant facilement plusieurs mois entre deux chapitres.
Ce quotidien se résume souvent à des scènes pleines de rires et de bonne humeur décrivant avec humour les petits soucis de la vie d'étudiant, les fêtes entre potes, les discussions pas toujours très élevées ponctuées par les pitreries des uns et des autres. Tant que l'intrigue n'a pas besoin d'être sérieuse, on reste dans la comédie burlesque, dans un délire aux évènements toujours plus loufoques, et à l'humour particulièrement imaginatif. Mais pour traiter de sujets moins légers, comme la peur de l'avenir, le doute de soi ou les déboires amoureux, la série sait aussi être sérieuse. Et c'est ce qui fait tout son intérêt.

Sens Interdit

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Parmi les déboires amoureux, un des thèmes récurrents du manga (mais pas le seul), c'est l'amour à sens unique. Mais pas le style d'amour à sens unique qu'on trouve dans les shojo habituels, où l'être aimé finit comme par magie par se découvrir un amour insoupçonné pour l'héroïne (ou au mieux en était secrètement amoureux dès le départ).
Non, le vrai amour à sens unique, celui où tout est clair depuis le début. Celui qui fait mal, qui nous bouffe petit à petit mais qu'on ne peut pas se résoudre à abandonner, préférant se leurrer en s'accrochant à un infime espoir. Celui dont on cherche désespérément la raison et qui nous torture jusqu'à avoir envie de tout plaquer. Celui dont la concrétisation nous demande tellement d'efforts qui ont si peu de chance d'être récompensés qu'on ne sait pas si on en verra un jour le bout. Celui qui nous pousse à faire des truc stupides, qu'on sait qu'on regrettera, mais qu'on fait quand même.

Tout cela peut sembler affreusement romancé, mais au contraire, c'est traité avec un soucis permanent de réalisme. Les personnages ne sont pas uniquement bornés à leurs propres problèmes, ils sont particulièrement réceptifs aux sentiments des autres, et réagissent de façon particulièrement crédible.

D'autres thèmes comme la maturité, l'accomplissement et la recherche de soi sont traités avec tout autant de brio. Les doutes et la peur de l'avenir sont une part importante de la vie de ces étudiants, et occupent en conséquence une part importante de la série. Qu'on se le dise, la représentation de la psychologie et des sentiments humains est LA grande force de cette œuvre. Mais elle est loin d'être la seule, son humour étant également excellent.
L'alternance de ces deux aspects alliée à la forme que j'ai décrite plus haut est d'une redoutable efficacité. La série passe ainsi du rire au larmes, du sérieux au cartoonesque avec une spontanéité et un naturel vraiment très appréciables.

En bref, ce manga est un petit bijou que je vous recommanderais vivement de lire s'il n'y avait pas encore mieux pour aborder la série.

Quand l'adaptation surpasse l'original

Honey and Clover, c'est mieux en anime.

C'est en 2005 que JC Staff adapte le manga en une série animée de 24 épisodes (plus deux épisodes spéciaux L et F dans les DVD). Il sera diffusé dans noitaminA, la tranche de programme réservée aux anime pour adultes sur Fuji TV, dont il est la série d'ouverture.
La publication du manga n'est alors pas terminée, et au lieu de s'inventer une fin rafistolée à la va-vite, le studio préfèrera n'adapter que les 7 premiers tomes, la fin du 7eme possédant un bouclage acceptable, et attendre que la fin paraisse.

En plus de ce respect du scénario, une attention toute particulière est portée au respect de la forme du manga original. Le trait de Chica Umino est souvent reconnaissable à travers le dessin des animateurs. Mieux, ceux-ci le lissent, le rendent plus sûr, et donc par la même, plus abordable, mais sans jamais le trahir. Ça peut sembler banal ce que je raconte là, mais ça n'est vraiment pas simple en réalité. Prenez des illustrations des romans Haruhi Suzumiya par Noizi Ito, mettez-les en face du design que Shoko Ikeda a fait pour l'anime (le 2006 hein, m'emmerdez pas avec K-on!), vous verrez une très nette différence.

Vous n'avez pas fini de voir leurs tronches à ces 5 là...

L' anime Honey and Clover possède donc un character design particulier, sortant du lot dans un monde de l'animation beaucoup trop standardisé.

Cependant, les gens de JC-staff ne se sont pas contentés de transposer le manga en anime, et c'est là où le terme d'adaptation prend tout son sens.
Le bordel des passages comiques décrit plus haut, en manga, ça passe. En anime c'est imbuvable. Pour l'adapter au format anime il faut le fluidifier, en garder la substance mais pas la densité. Et non seulement JC-Staff y arrive parfaitement, mais le studio se permet même le plus souvent de prolonger le délire en effectuant des ajouts incroyablement pertinents. En rallongeant ainsi les scènes comiques, l'anime devient encore plus accessible. Et ce qui nous faisait sourire dans le manga nous fait parfois carrément plier en deux dans son adaptation.

La réalisation générale est exemplaire, et vous ne vous étonnerez pas de trouver parfois des noms comme SHAFT ou GAINAX crédités au côté du studio JC-Staff dans les génériques.

ZOMH, there's some SHAFT in my H&C

Mais là ou l'anime passe de la bonne adaptation au chef d'œuvre en puissance, c'est par son traitement original, par ses choix de mise en scène et son découpage extrêmement bien vus, ainsi que par sa bande son de très grande qualité. En bref, c'est par la maîtrise quasi parfaite de son ambiance générale.


Médicament Générique

Vous vous souvenez de l'opening bizarre dont je parlais en début d'article ? Le voici :

Encore aujourd'hui, en terme d'opening je n'ai toujours rien trouvé de plus saugrenu et de plus difficile à raccorder au sujet de l'anime (et même à l'animation japonaise en général) au premier abord. Oui, même chez SHAFT.
Objectivement, en tombant sur ce générique, comment peut-on voir le rapport avec le contenu de la série ? Difficile, non ? Mais en fait il y en a un.
Visiblement réalisé avec la nourriture en plastique dont les restaurants japonais se servent pour illustrer leurs menus, il semblerait que cet opening soit une référence à l'œuvre d'un obscur artiste d'Europe de l'est (enfin sûrement un peu à l'ouest quand même) ayant réalisé des animations avec de la nourriture. Personnellement, sans connaître la référence, je considérais cet opening comme une démonstration du fait qu'on puisse faire de l'art avec tout et n'importe quoi, pour peu qu'on y mette assez du sien. Le rapport ? Hé bien l'art, tout simplement. Nos charmants protagonistes sont bien tous en école d'art, je vous rappelle. Ouais c'est vrai que c'est un peu tiré par les cheveux...

Malgré l'étrangeté qu'ils peuvent présenter, les génériques de la série ont en réalité reçu un soin tout particulier.

A la mi-saison, cet opening aura ainsi droit à une autre version plus soft, même si elle n'est pas non plus très conventionnelle :


Le bon dosage

Je vous parlais plus haut du découpage de la série.
Ce qu'il faut voir surtout c'est la répartition des évènements dans les épisodes. Comme pour le manga, l'anime alterne les moments de comédie pure et les scènes poignantes, et zappe de l'un à l'autre avec une facilité déconcertante.

Ayu et Hagu répartissent les fruits Dans chaque épisode on nous livre une portion donnée de la vie des personnages, en se focalisant généralement sur un ou plusieurs d'entre eux en particulier. Cette tranche contient une dose équilibrée de rires et de larmes et permet en quelque sorte à l'épisode de se suffire à lui même (sauf cas particulier style Mocademy Awards). Une fois l'épisode visionné, le spectateur aura en fait une certaine sensation d'achevé, et n'aura pas forcément envie de démarrer le suivant tout de suite, préférant se garder du temps pour s'approprier ce qu'il vient de voir. Caractéristique du iyashikei, cette idée permet d'étaler son visionnage pour mieux l'apprécier.

La construction de l'épisode en elle-même est très bien gérée, et on ne sentira souvent pas la fin de l'épisode arriver. L'ending commence alors que l'épisode n'est pas encore terminé et tombe en général pile poil sur un moment fort ou critique, après quelques seconde de blanc. Lorsque ce n'est pas le cas, alors la musique en est légèrement modifiée, on a un volume qui va croissant pour mieux s'insérer dans la scène.

Les preview sont insérées dans le générique en lui-même, et ne comportent pas de son. Seules les images tirées de l'épisode suivant permettent de se faire une idée, minimisant ainsi le spoil tout en attisant la curiosité. Une fois le générique terminé, on a la plupart du temps droit à une très courte séquence avec un ou deux mots représentatifs de l'épisode qui va suivre. Puis le titre de l'épisode (après le sponsor).
Cette forme, signature de l'équipe s'occupant de l'animation, sera reprise dans leur anime suivant : Nodame Cantabile.

Chante moi une chanson

Parlons un peu de l'ambiance musicale de l'anime.

SPITZ - Hachimitsu. Le titre de l'album parle de lui-même...

Je suis particulièrement fan des endings de la série. Les chansons de Suneohair ne m'ont toujours pas lassé alors que ca fait bientôt 3 ans que je les écoute. Mais si la particularité musicale de la série devait s'arrêter là je ne prendrais même pas la peine de vous en parler.

A l'intérieur des épisodes, on trouve des version piano de tous les génériques de la série. Celles-ci sont particulièrement efficaces pour la mise en place de l'ambiance lors des moments sérieux. Les passages comiques sont quand à eux soutenus par toute une ribambelle de musiques de fond exprimant avec justesse toute la folie de Morita ou tout le ridicule d'une situation quelconque.

Mais ce qui est plus remarquable, c'est que pour encore augmenter cette qualité d'ambiance, le staff a rajouté par dessus des inserts songs, en particulier sur certains moment clés de l'anime. Ces insert songs, composées en majorité par SPITZ ou Suga Shikao , sont en nombre conséquent et se révèlent bien souvent excellentes, s'intègrant parfaitement dans l'ensemble sonore créé pour la série. En outre, chaque épisode ou presque possède son insert song, correspondant à son ambiance particulière. Et celle-ci ne se retrouvera que rarement dans un autre épisode.

Inutile de vous dire que le soin porté à l'ambiance sonore d'une série contribue largement à l'immersion du spectateur, et que par conséquent celle-ci prend ici un coup de boost non négligeable.

Personnages

Ouais parce qu'il serait temps de vous les présenter un peu...

Takemoto Yuuta

Yuuta Takemoto

En deuxième année d'architecture au début de l'histoire, Takemoto est le petit jeune de la bande. Un peu naïf et pas très sûr de lui, il a tendance à se laisser porter par ses camarades, en particulier Morita, dont il subit les délires sans trop pouvoir s'y opposer.
Il ne sait pas trop ce qu'il veut faire plus tard, et ce manque de but contribue justement à l'empêcher de s'affirmer. Sans véritable talent particulier, il travaille dur pour essayer d'avancer, même s'il ne sait pas forcément toujours vers quoi.
Dans le premier épisode, on le voit tomber amoureux de Hagu.

Mayama Takumi

Takumi Mayama

Mayama est en quatrième année d'architecture au début de l'histoire. C'est un jeune homme sérieux, posé, qui sait ce qu'il veut. Et ce qu'il veut, c'est Rika Harada, la patronne du bureau de design pour lequel il travaille à mi-temps.
Son caractère sérieux lui vaudra une place de modérateur dans ce groupe d'amis. Ancien souffre-douleur de Morita, il veille sur Takemoto, pour lequel il compatit. Agissant un peu comme un grand frère qui surveille tout ce petit monde, il lui arrivera d'en ramener certains chez eux lorsque leur taux d'alcoolémie ne leur permettra plus de rentrer tout seuls. Mais malgré cette apparence mature, il n'en reste pas moins un étudiant qui est loin d'être encore aguerri aux dures réalités de la vie. Il agit parfois de manière bornée et irréfléchie, en particulier quand quelque chose lui tient à cœur.

Note : Ce personnage est doublé par l'immense Tomokazu -Kyon- Sugita

Morita Shinobu

Shinobu Morita

Morita est l'éternel redoublant de la section sculpture ; il a déjà passé 6 années dans une fac où le cursus est en 4 ans. Incontrôlable génie constamment en effervescence, sans aucune pudeur ni bon sens, il part sans arrêt dans des délires toujours plus improbables. D'une avidité sans bornes, il ne recule devant rien pour se procurer de l'argent, arnaque ses amis, se prive de nourriture et part parfois pendant des semaines travailler on ne sait où sur on ne sait quoi pour on ne sait qui, avant de revenir les poches pleines à craquer et de s'effondrer de fatigue, incapable de se lever pendant plusieurs jours. La première chose qu'il fera lors de sa rencontre avec Hagu c'est la faire ressembler à un Korobokkuru.
Mais sous ses airs d'allumé complet qui fonce à 100 à l'heure, il est des plus avisé lorsqu'il s'agit de décrypter les réactions et sentiments des autres. Les siens en revanche lui sont, non pas vraiment étrangers, mais plutôt accessibles seulement par intermittence.

Hanamoto Hagumi

Hagumi Hanamoto

Bien vite surnommée Hagu, Hagumi est une jeune fille de 18 ans. Oui, 18 ans. Même si elle en parait à peine une dizaine.
Venue de la campagne pour suivre les cours dans l'université où le cousin de son père est professeur, elle apparait comme vulnérable et passablement inadaptée à la vie en société. En effet, elle ne sait rien faire seule et dépend complètement de son cousin Shuuji. Mais derrière ses allures de simple loli légale, cette petite poupée de porcelaine possède un sens artistique hors du commun et une volonté capable d'impressionner n'importe qui. Rivalisant de talent avec Morita, elle vit comme lui dans un monde à part, celui de ses propres créations.

C'est son arrivée à l'université qui marque le début de l'histoire.

Yamada Ayumi

Ayumi Yamada

Talentueuse élève de la section poterie, Yamada est la fille d'un marchand de saké d'une avenue commerçante voisine. A ce titre, elle est chouchoutée par les marchands de toutes l'avenue qui la protègent comme leur petite sœur chérie. Et c'est justement cet état de petite sœur à protéger qui fait tout son malheur. Mayama, dont elle est amoureuse, ne la perçoit pas autrement, malgré tout ses efforts.
Tantôt femme de caractère sachant s'affirmer tantôt petite fille perdue, Yamada ne sait pas vraiment comment se placer ni ce qui lui arrive. Ou plutôt si, elle ne le sait que trop bien, mais refuse obstinément de voir la réalité en face. Cet aveuglement volontaire lui fait souvent finir ses soirées dans un état assez pitoyable, après avoir un peu trop abusé de la marchandise de son échoppe familiale.

Hanamoto Shuuji

Shuuji Hanamoto

M. Hanamoto est un jeune professeur de l'université. Proche de Takemoto, Mayama et Yamada, il les accueille souvent dans son bureau qui devient un lieu d'échange récurrent. Véritable papa gâteau surprotecteur envers la fille de son cousin, Hagu, qu'il accueille dans son université, il ne manque pas une occasion de faire remarquer à quel point celle-ci est mignonne. Un peu détaché et regardant ses étudiants d'un œil bienveillant, il fait néanmoins bel et bien partie de ce groupe d'amis.

Harada Rika

Rika Harada

Rika est une une ancienne camarade de promotion de M. Hanamoto. Elle dirige Harada Design, le petit bureau de design pour lequel Mayama travaille.
D'apparence fragile et délicate, elle a été victime d'un accident de la route et en porte les séquelles. En réalité c'est une femme forte, déterminée, et dont la volonté force le respect. Elle marche a l'aide d'une béquille et supporte mal sa charge de travail, mais met un point d'honneur à ne pas le laisser paraître. Ne sachant pas trop comment se comporter vis à vis de Mayama, elle ne fera appel à lui que lorsque cela est vraiment nécessaire, préférant se passer de lui pour ne pas risquer de le blesser.

Ces 7 là ne sont bien entendu pas les seuls que vous croiserez, ni même les seuls à être intéressants. Nomiya, Miwako, Yamazaki, Leader, Mario et Luigi ou le cultissime Lohmeyer sont tout autant de personnages attachants et/ou hilarants, et dieu Haruhi sait si ceux qui connaissent la série seront d'accord avec moi. Seulement les détailler maintenant, ce serait un peu comme vous spoiler méchamment sans le moindre scrupule. Je préfère donc vous laisser les découvrir. Il seront d'ailleurs détaillés un peu plus (ou pas en fait) dans les épiques épisodes spéciaux L et F

Ne vous attendez pas à voir tout ce petit monde vivre des aventures incroyables dans l'espace avec des robots géants ou dans la jungle à la recherche d'un trésor perdu. Leur vie est on ne peut plus normale, mais elle n'en est pas moins intéressante. Ce sont bien évidemment les relations entre ces personnages et leurs développements et qui font tout l'intérêt de cette série. Le passage en anime ne leur a rien fait perdre de leur profondeur, bien au contraire, et c'est donc un véritable plaisir de les suivre durant ces années d'université et de début de vie active.

Le groupe des 5 étudiants

Dans le manga, je vous l'ai dit, il n'y a pas de personnage principal. Chacun des 5 étudiants a une importance égale et la narration est répartie à peu près équitablement entre eux. Or il aurait été difficile d'être réellement dynamique en gardant cette narration. Aussi, pour l'adaptation animée, JC Staff a choisi de se focaliser légèrement sur l'un d'entre eux : Takemoto. Celui-ci devient un peu le fil conducteur de l'anime, même s'il n'en a pas pour autant une plus grande importance. Ce choix s'adapte une fois encore parfaitement au format anime. Morita, quand à lui est sans conteste celui qui assure la majorité des effets comiques (encore que... la cuisine de Ayu et Hagu...). Il sera à l'origine de bon nombre de fou rires, et selon vos affinités il peut même en devenir à lui seul une raison suffisante pour regarder cet anime.

Ce qui fait une des forces de cette série, et l'attachement que lui portera au final le spectateur c'est que l'éventail de personnages, bien que restreint, est suffisant pour qu'il se trouve des ressemblances initiales avec au moins l'un d'entre eux. Le réalisme des réactions de ce ou ces personnage fera ensuite le reste, et le spectateur finira par s'identifier à celui/ceux-ci avec une force rarement atteinte dans une œuvre de ce type.

Bouquet Final

En 2006, la publication du manga arrive à son terme. JC-Staff décide alors de remettre le couvert et adapte les derniers tomes en une série de 12 épisodes. Sobrement intitulée Honey and Clover II, elle est la suite directe de la première série et en reprend tous les mécanismes. Son opening reste dans l'esprit :

Connaissez vous beaucoup de séries dont la seconde saison arrive à surpasser la première ?
Difficile, hein ? Bah maintenant au moins vous en connaitrez une.

Honey and Clover II conclut la série avec maestria, en éludant un peu de l'aspect comique pour se concentrer sur le fond. Le spectateur étant déjà habitué aux personnages et s'étant attaché à leurs histoires, ce choix est particulièrement pertinent. En plus d'être techniquement et graphiquement plus aboutie, la série en devient plus puissante et plus prenante. Elle possède en outre un final que vous n'êtes pas prêt d'oublier. Non pas parce qu'il vous aura surpris, mais bien parce que, comme dans tout le reste de la série, il se veut crédible et cohérent avec la psychologie des personnages. Par conséquent, il n'y a pas de magie qui règle les problèmes de tout le monde pour se rapprocher du parfait happy end (sans non plus verser dans le mélo emo à deux balles, qui serait tout aussi désuet). Cela ne veut pas forcément dire que vous aimerez ce final, mais simplement qu'il a de bonne chance de vous marquer.

Une roue qui tourne

Maintenant que vous avez vu tous ces génériques de la série, comparez-les un peu. Ne voyez-vous pas comme un point commun, malgré l'utilisation de différentes techniques d'animation (stop motion, animation traditionnelle, CG, mélange animation/images réelles) ?

Rika Harada et Hanamoto, à l'époque

Dans tous les générique de la série, on trouve une chose récurrente, omniprésente : ça tourne. Oui, l'assiette, la grande roue, la statue, le vélo... Tout ça tourne du début à la fin de chaque générique, comme un espèce de signe omniprésent. Hé bien ce signe veut dire quelque chose de bel est bien présent dans la série elle-même.

Outre la référence évidente à l'histoire de Takemoto que je vous laisse découvrir en regardant la série , ces objets tournants ont une signification plus large. C'est tout simplement la symbolique du temps qui passe.

Cette roue qui tourne et ne veut pas s'arrêter est présente dès le début de la série. En suivant notre petit groupe d'étudiant, au fil des épisodes on voit les semaines, les mois, les années s'écouler. Et si le manga ne donnait pas forcément au lecteur le temps de sentir le temps, l'anime lui insiste bien sur cette notion.

Car au-delà de la comédie romantique, c'est ce qu'est réellement Honey and Clover, une représentation crédible et poignante d'une période particulière de la vie d'un groupe d'individus.
Cette période, c'est leur plus belles années. Cette période, ils sont tous conscients qu'elle ne reviendra plus jamais ; car la roue, elle, continue de tourner.

Cette symbolique est la plus simple à repérer et la plus facile à aborder sans vous dévoiler l'intrigue. Sachez cependant qu'elle est loin d'être la seule. En réalité la série regorge de ce genre de métaphores. Elles sont souvent simples à voir et à comprendre, mais sont amenées et traitées avec tant de justesse qu'elles feront mouche plus d'une fois.

Interprétation personnelle

Comme je l'ai dit auparavant, selon les affinités du spectateur son attachement ira vers l'un ou l'autre des personnages. Son ressenti de la série variera non seulement selon celui-ci mais aussi selon ses propres expériences personnelles.

Takemoto a une touche

Il est évident que la notion décrite ci-dessus du temps qui passe inexorablement sera bien mieux ressentie par quelqu'un qui a déjà lui-même vécu cette période de sa vie. Un étudiant ou quelqu'un l'ayant été comprendra donc plus facilement cet aspect de la série qu'un lycéen n'ayant pas forcément le bagage de vécu nécessaire pour le ressentir. Celui-ci pourra néanmoins s'attacher à un autre thème abordé (ce n'est pas ça qui manque) et développer sa propre approche.
C'est donc un anime qui ne peut s'apprécier pleinement que si l'on a déjà un peu de bouteille. Je dirais même que l'appréciation qu'en aura un spectateur s'élargira au fur et à mesure de son vécu et que chaque nouveau passage sera l'occasion de la voir sous un angle un peu différent. Cet anime en devient donc, non pas une leçon de vie, mais un miroir dans lequel on peut regarder de temps en temps pour réfléchir à nos propres façon de vivre.

(Vous me dites si vous suivez plus hein...)

Mon Honey and Clover

Je vous bassine depuis le début avec le fait que cet anime est éminemment personnel, alors je me propose pour terminer de vous présenter la mienne en particulier, ce que j'ai évité de trop faire jusque là. Que cela ne vous empêche pas de vous construire votre propre image de la série pour pouvoir faire votre liste personnelle.

Une vision de Honey and Clover

Pour moi, HachiKuro c'est :

  • Takemoto.

Le personnage le plus profond et le plus réfléchi que je connaisse dans toute l'animation japonaise. C'est sûrement le personnage auquel le plus de monde pourra s'identifier, mais c'est surtout celui dont la psychologie est la plus poussée, même si les autres n'ont pas vraiment à rougir non plus. Son histoire restera en tout cas encrée parmi mes meilleurs souvenirs d'anime.

  • Une série crédible, prenante et très intelligente.

A mille lieues d'un shojo con-con comme d'une comédie moe simpliste, difficile de la ranger quelque part, même aux côté des tranche de vie, tant ce qu'elle développe est vaste.

  • Yamada et Mayama.

Deux personnages que j'apprécie énormément, et dont les histoires m'ont particulièrement touché, même sans forcément m'y reconnaitre vraiment (un plus d'identification pour Yamada tout de même).

Une... autre vision de Honey and Clover

  • Des sommets de comédie rarement atteints.

Parce que les conneries de Morita, les fourberies de Miwako ou la surpuissance de Lohmeyer me font encore aujourd'hui autant me plier en deux qu'un bon vieux Kaze ni fukarete ikou , mais sans jamais être aussi lourdingue.

  • La découverte d'une grande mangaka.

Parce que le dessin de Chica Umino une fois maitrisé s'avère magnifique, mais que ce n'est rien encore comparé à ses capacités à développer ses personnages et leur psyché. A part Tezuka et Miyazaki, personne ne m'avait pris aux tripes comme ça.

  • La meilleure utilisation d'une écharpe dans un anime.

No comment.

  • Suneohair.

Aussi bien Waltz que Split, je les écoute en boucle. Chez moi, dans ma voiture, illégalement au bureau, au chiottes, partout (Désolé pour les fans de SPITZ). Plus généralement, toute l'OST est sublime, l'une des meilleure que je connaisse avec celles de Cowboy Bebop et de FLCL.


Voila pour cet article qui parle beaucoup de la forme et ne fait qu'effleurer le fond. Je pourrais encore vous parler de cette série sur des pages entières, vous parler de film live/drama qui n'arrivent malheureusement pas à la cheville des versions manga et animée, développer le pourquoi du comment des questionnements de Takemoto, vous dire pourquoi Mayama est un des plus grands rôles de Tomokazu Sugita, vous raconter comment je suis tombé sur l'arbook de Chica Umino complètement par hasard dans un obscur magasin d'Akiba et l'ai offert à Caius qui est encore plus fan que moi, vous détailler à quel point ceux qui s'arrêtent à la tronche de Hagu dans le premier épisode sont des imbéciles, mais je crains que pour ça il ne me faille faire un autre article. Un avec du spoil. Du gros. Du qui tache. Mais j'ai mieux à vous proposer.

Ayu et Hagu en yukata. Parce qu'il en faut.



L'appel d'un fan

Hagu et Morita sous la Lune

Quand j'ai commencé à écrire ce billet, la dernière info que j'avais sur la licence était que Kana Home Vidéo semblait détenir les droits depuis plus de deux ans, et n’en faisait rien. J'avais donc tapé tout un paragraphe pour leur râler dessus. Parce que c'est un scandale. Oui monsieur.
Quelle ne fut donc pas ma surprise de découvrir en cours de rédaction que KAZE, dont on a récemment fêté le 15ème anniversaire, a récupéré les droits de cette fabuleuse série animée et compte en sortir les DVD dans quelques mois.

Or, KAZE, c'est justement l'éditeur qui a les droits de Haruhi en anime. En tant que membre du bureau de la Brigade SOS Francophone, j'ai des possibilités de contacts chez cet éditeur. J'ai donc contacté Kaze pour savoir ce qu'ils comptaient faire sur cette série et leur demander si, à tout hasard, une collaboration avec les fans serait possible, comme pour Haruhi, en gros. Ils m'ont répondu qu'ils ne savaient pas encore comment ils allaient aborder la série, mais qu'ils n'étaient pas opposés à une collaboration des fans, l'expérience haruhi.fr les ayant plutôt emballé.

Si elle est mise en place, l'idée serait donc de leur communiquer notre avis et nos attentes sur la série pour les aider à l'élaboration de leur produit, et participer ensuite à sa promotion en aidant à sa visibilité tant sur le net qu'en convention.

J'invite donc tous ceux qui connaissent et apprécient cette série à se rassembler sur le forum de haruhi.fr pour participer à ce projet.
Pas besoin de vous convertir à l'haruhiisme pour ça, ce forum n'est qu'un support et la Brigade qu'un cadre légal. J'espère d'ailleurs que si ma démarche aboutit, d'autres n'hésiterons pas à faire des demandes similaires pour des séries qui pourraient leur tenir à cœur.

Plus généralement, je vous invite à parler de cette série. Sur votre blog, sur des forums, a vos amis... Parce que c'est un grand anime qui mérite qu'on s'y attarde et qu'on soutienne sa sortie en France.

Edit d'avril 2010 :

Kaze a décidé de d'abord sortir la série sur sa plateforme de VOD, KZplay. Les deux premiers épisodes sont en outre disponibles gratuitement sur la chaine Youtube de Kaze. C'est une bonne initiative pour ceux qui voudraient découvrir la série à moindre coût.
Les DVD quant à eux n'arriveront pas avant 2011. Les sous-titres de KZ play ne sont pas les sous-titres définitifs. Si vous trouvez des erreurs, vous pouvez les signaler, directement chez Kaze ou sur le topic approprié sur le forum haruhi.fr (je ferai évidemment remonter).

Edit de juillet 2010 : Je suis obligé de mettre des vidéos de plus en plus crades et avec des subs moches pour les OP/ED de la série, car les ayants droits les bloquent pour la france sur les grands sites de streaming. J'espère que leur qualité ne vous offusquera pas.
Dans le cadre du projet Hachikuro, une pétition a été mise en place pour faire venir Chica Umino, auteure du manga original. Pour la signer, c'est par ici. N'hésitez pas à la faire tourner.
Pour plus d'infos là dessus, consultez cet article.

Un jour, je me suis dit : "Jusqu'où puis-je aller sans me retourner ?"

Et vous, jusqu'où pourrez-vous avancer ?

D'autres articles sur cette série :

Chez Achtor : Honey & Clover - Bittersweet Symphony
Chez FFenril : Honey and Clover
Chez Katzina : Honey and Clover

Le blog d'amana sur Chica Umino