Ça devait faire deux ans. Deux putain d'années que je savais que cet anime existait et qu'il fallait que je le voie, ne serait-ce que par curiosité. C'était lors d'une partie de Stepmania entre potes que j'avais flashé sur l'ending après être tombé dessus par hasard au fin fond d'un mix obscur comme il y en a des tas dans mon dossier DDR. Impossible de savoir de quel anime il s'agissait, ma recherche sur "Mebae Drive" à l'époque étant restée infructueuse. Je fous donc tout ça de côté, ne m'en rappelant brièvement que lorsque je retombais sur ladite musique au hasard d'une partie de gigotage sur tapis.

Et puis le temps passe. Je deviens admin sur haruhi.fr, nous créons un chan, j'y suis présent et discute avec les gens qui daignent y venir ; là et sur #editotaku bien entendu. C'est ainsi qu'au détour d'une conversation avec nyoronyolo, "spécialiste" du iyashikei, j'apprends l'existence d'un anime de SHAFT appelé Hidamari Sketch. Mais vu que l'individu me conseille aussi Aria, dont je n'ai pas pu supporter la lenteur, je n'y prête alors pas vraiment attention.
Bien plus tard, lors d'une séance de recherche de MAD Haruhi sur Youtube, je tombe sur ce truc là :

(Vraiment joli, soit dit en passant ^^)

Comprenant donc qu'il s'agit du fameux anime dont le générique est perdu au fond de mon disque dur, je profite de la sortie du premier podcast Skouetch pour en apprendre un peu plus sur la bête. C'était le petit truc qui me manquait pour me convaincre de regarder cette série. Merci les gars, je vous aime.

Voilà, ça, c'était le passage (très intéressant) sur ma vie. Maintenant je vais vous expliquer un peu de quoi il s'agit, pour les quelques-uns qui n'auraient pas encore vu cette série.

Les bases

cover Hidamari Sketch Hidamari Sketch, c'est à la base un manga de Ume Aoki. De type 4koma (strip en 4 cases), il raconte la vie de 4 filles étudiant dans un lycée d'art, le lycée Yamabuki , et habitant des appartements voisins dans la toute proche résidence Hidamari. On va donc suivre leurs trépidantes journées d'école, leurs passionnantes discussions entre filles et leur réjouissantes aventures lors de leurs journées libres.

Comment ? Ça doit être chiant à mourir ? Allons donc... Ce décor banal est surtout prétexte à de nombreux gags plus ou moins drôles, comme dans toute BD à strip court qui se respecte.

Personnellement je n'ai pas lu de scans du manga original, donc je ne pourrais pas vous dire grand chose de plus sur ce format. En revanche s'il vient un jour à sortir en France il aura droit à toute mon attention.

Vous vous en doutez, je suis là pour vous parler de l'adaptation animée.

Cette adaptation comporte trois saisons réalisées respectivement début 2007, mi 2008 et début 20010 par le studio SHAFT. Et plus précisément par Akiyuki Shinbou, le responsable de beaucoup des délires graphiques de SHAFT, ayant notamment exercé son art sur Pani Poni Dash, Sayonara Zetsubou Sensei et Negima!? (oui avec !?, pas le premier anime moche et bouffi de XEBEC). Ses animes sont connus bien sûr pour leurs génériques pour le moins hors norme, allant du tordu au kitchos en passant par le numéroté noir et blanc, le maid guitar et le cours d'anatomie ; mais aussi pour leur contenu au style très particulier, à la fois dense et très épuré. C'est le fameux Style SHAFT, encensé par les uns et boudé par les autres. Manque de bol, je fais partie des premiers.

Sachant que l'anime est adapté d'un 4koma, il est logique de voir débouler une série de type tranche de vie comique. Tout cela n'a rien de bien original, me direz vous.
Le concept de tranche de vie avec x -choisissez un nombre au pif- filles et leurs facéties au quotidien est usé jusqu'à la moelle, et a déjà de nombreux représentants. (On se demanderait presque si personne n'a pensé à faire la même chose avec des shotas, histoire de varier un peu...). Avec les (trop) prestigieux Azumanga Daioh et Lucky Star, les moins connus Ichigo Mashimaro et Minami-ke ou le foireux Hyakko, le genre semble être passablement saturé, surtout avec le buzz actuel sur K-On. Alors qu'est ce que Hidamari Sketch peut bien avoir pour se démarquer ?

En un mot : SHAFT.
Je sais, ça semble con et ça sentirait presque le fanboyisme primaire, mais pourtant je vous assure, le fait que SHAFT s'en soit occupé donne vraiment une particularité à la série. Du moins c'est ce que je crois, et je m'en vais vous détailler un peu tout ça en décrivant la série un peu plus précisément, histoire de donner envie (ou pas). C'est parti...

Description d'un épisode type

gif début Le gif ci-dessus (que je me suis farci à faire avec mes petites mains), c'est ce que vous aurez en démarrant la plupart des épisodes de Hidamari Sketch. Un petit décompte comme avant le début d'un vieux film au cinoche, puis un plan sur Ume-sensei qui fait une petite mimique ou nous indique de quel jour il s'agit, un plan sur l'horloge du lycée nous indiquant l'heure avec des pigeons qui volent devant, et enfin un réveil qui sonne et un personnage (en général Yuno) qui se lève.

Chacun des épisode de la série va en fait nous conter les évènement d'une journée de la vie des personnages, et il est donc logique de commencer par leur réveil. Après ; habillage, brossage de dents ou autre préparation pour aller à l'école, puis opening.

Tout le monde sait bien que pour qu'un générique d'une sériede ce style soit réussi, il faut que ça ait la pèche, que ça respire la bonne humeur et la joie de vivre. SHAFT a bien compris cet état de fait et nous sert donc du joyeux et du mignon.

Vous l'avez aussi en version haruhi (je sais que vous l'attendiez).

Cependant, le style SHAFT ne disparaît pas pour autant dans ce générique. Vous pourrez noter l'utilisation massive de photos pour les arrière plans, les WFT avec des morceaux de tofu qui courent on sait pas bien pourquoi (même si on comprendra en regardant la série) et parfois quelques variations d'un épisodes à l'autre. Variations qui sont d'ailleurs bien plus présentes dans le générique des épisodes spéciaux. Le fond, l'ordre et les présentations des personnages, etc... même le couplet de la chanson n'est pas le même que l'opening que j'ai mis plus haut. (Et l'un des perso se retrouve affublé d'une coupe afro à étoiles, ce qui est quand même surpuissant).
C'est ce genre de petits détails qui vous fait aimer un OP. On le regarde alors systématiquement, attendant avec joie de voir quel élément va changer.

Yuno chapeau de paille.jpg Après cet OP chatoyant, un titre vient nous apprendre (ou nous rappeler) quel jour de l'année sera traité durant cet épisode. Et pour l'anecdote, comme dans un bon vieux Haruhi, les épisodes ne sont pas non plus dans l'ordre chronologique. Certains y verront surement l'effet d'une mode devenue un peu envahissante, ce à quoi je rétorque que la forme "un ep = un jour" de l'anime se prète parfaitement à ce genre d'exercice et qu'il n'est pas nécessité à avoir un déroulement strictement chronologique dans ce genre de série. Ici cette idée est bien appliquée et maitrisée, ne vous en déplaise.

Puis vient le contenu de l'épisode proprement dit. On voit donc une journée d'école ou de vacances se dérouler entrecoupée de gags correspondant chacun à un strip de 4 cases dans le manga original. Je ne vais pas trop m'étendre sur les difficultés habituelles d'adapter un 4koma, le mortier pour boucher les trous béant entre les gags, tout ça, Panpan l'a déjà fait très bien. Ce qu'il en résulte c'est, la plupart du temps, une apparente lenteur de l' "action". Cette lacune, en considérant que cela en soit une, se trouve néanmoins compensée par l'aspect éminemment mignon des personnages (en particulier Yuno), qui fait qu'on a du mal à s'en séparer, mais aussi par le style SHAFT (non je ne me masturbe pas sur ce terme) et plus particulièrement la façon qu'a le studio de représenter les transitions et les dialogues de façon dynamique par des effets graphiques de son cru. Mais j'expliciterai tout ça plus tard.

Enfin l'épisode se termine logiquement par un personnage (en général Yuno) qui prend son bain en se remémorant la bonne journée qui vient de passer, puis va se coucher. Ending. (Oui celui que j'ai mis tout en haut là.

Pour les gens qui aiment voir après le générique il y a ensuite une preview de l'épisode suivant (wahou super non ?), sous la forme d'un manga 4koma dont les textes s'affichent au fur et à mesure que les seiyuu les prononcent. Original et sympathique, donc autant le souligner.

Bon, c'est là que vous vous dites "Bordel, cette série a vraiment l'air de n'avoir strictement aucune espèce d'intérêt, c'est affligeant". Ok donc là sachez que j'ai décrit l'aspect le moins funky, c'est à dire le contexte ; le truc donc en général on se contrefout dans un anime de ce genre. Ce type de série repose essentiellement sur une palette de personnages, sur leurs caractères et sur leurs interactions. Détaillons-les donc, ce sera surement plus intéressant.

Personnages

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Yuno

Le personnage principal de la série. C'est à dire celle des quatre filles que l'on suit le plus souvent. Elle habite l'appartement 201 de la résidence Hidamari.
Si on devait la définir en un mot, ce serait "mignonne". Elle est timide, maladroite, peu sûre d'elle et chacune de ses actions, comme sa démarche ou la façon dont elle dessine, contribue à la rendre toujours plus adorable. Difficile de résister en voyant un personnage aussi mignon. Les trois autres en tout cas n'y résistent pas et enfoncent même le clou. En regardant la série, on aurait presque envie de gueuler kawaiiii ! devant son écran comme un crétin weaboo.
Son symbole est le X, comme les broches qu'elle porte en permanence dans les cheveux.

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Miyako

La voisine de palier de Yuno, qu'elle surnomme Yunocchi. Elle habite l'appartement 202 de la résidence Hidamari. C'est une camarade de classe de Yuno, et c'est donc logiquement celle avec laquelle elle discute le plus souvent.
Miyako c'est la fille de la campagne, spontanée et bonne vivante. Elle dort dans un hamac et se ballade pieds nus, a des réactions étranges que les autres personnages ne savent souvent pas bien comment interpréter et surtout passe son temps à manger sans jamais grossir. Elle mange tout ce qu'on lui donne (même ce qu'on ne lui donne pas, en fait). Dès que quelque chose à grignoter apparaît, les discussions se réduisent soudainement aux 3 autres filles, et on la voit en fond en train de s'empiffrer. Son style de dessin est assez... avant-gardiste, pour ne pas dire post-moderno-cubique. Son symbole est une patte de chat. Pourquoi ? Vous le saurez bien assez tôt.

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Hiro

La locataire de l'appartement 101 de la résidence Hidamari. Elle habite donc juste en dessous de Yuno. Elle est dans la classe supérieure, avec Sae.
Hiro fait une parfaite femme au foyer. Elle est douce et attentionnée, sait tenir une maison et notamment préparer de bon petits plats. Les petits plats, justement, c'est son problème, car elle est constamment complexée par son poids et s'impose quantités de régimes pour toujours finir par craquer sur une part de gâteau ou autre sucrerie. Les autres ne l'aident pas, car c'est principalement chez elle qu'elles se réunissent pour discuter et pour manger ; normal, vu ses talents aux fourneaux.
Son symbole est un poulpe, car c'est ce à quoi font penser ses chignons dont pendent une ribambelle de cheveux bouclés.

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Sae

Voisine et camarade de classe de Hiro, elle occupe l'appartement 102 de la résidence Hidamari.
Sae, c'est la fille cool. Elle est calme, posée, mature... classe quoi. C'est la fille qui a de l'expérience, notamment en terme de relations amoureuses. Étrange cependant qu'elle devienne rouge comme une pivoine quand on évoque le sujet. Son expérience, elle la met à profit en écrivant des romans. Pourtant encore lycéenne, elle a régulièrement son éditeur sur le dos, lui rappelant que le terme de son délai approche. Elle passe donc souvent ses nuits à écrire, et finit inévitablement par s'endormir sur son bureau. Heureusement Hiro est là pour prendre soin d'elle, la couvrir ou lui apporter de quoi se sustenter.
Son symbole ? Ses lunettes, tout simplement.

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Yoshinoya-Sensei

LA prof. Le genre de prof que vous ne pourriez même pas imaginer. Enfin si, on va tenter quand même. Imaginez une bombasse adepte du cosplay, pour qui le moindre cours est prétexte à enfiler des costumes toujours plus étranges et qui n'hésite pas demande à poser nue devant ses élèves pour leur apprendre la beauté de l'art. Imaginez une prof avec l'âge mental d'une élève de sixième, qui marche dans les couloir du lycée avec des pantoufles qui font des bruit de jouets qui couinent. Bref, vous aurez compris, Mlle Yoshinoya fait tellement peur qu'elle vous ferait même passer l'envie d'aller bouffer dans les restaurants du même nom.

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Le Proviseur

Le proviseur du lycée Yamabuki. Il est visiblement âgé et tremble en permanence. La forme oblongue de sa tête lui donne un style à la fois sérieux, respectable et complètement neuneu. Il aime s'occuper des fleurs du lycée, regarder les élèves s'épanouir dans l'établissement, discuter avec les voisins... Malheureusement il doit passer le plus clair de son temps à courir après LA prof précédemment décrite pour la forcer à remplir ses devoirs administratifs. Dur travail que d'avoir sous ses ordres une allumée pareille.

Ume-sensei

Ume-sensei

Il s'agit tout simplement de Aoki Ume, l'auteure du manga original. Pourquoi se représenter sous la forme d'une chenille à l'air béate ? Aucune idée. Surement parce que c'est fun, tout simplement.
Elle intervient principalement en début d'épisode pour de simples mimiques ou des descriptions en rapport avec l'épisode en cours. Elle peut aussi faire des bruitages débile à des moments incongrus, etc...
A noter que ce personnage est doublé par la véritable Aoki Ume, qui en plus d'aider le staff à combler les trous de l'adaptation du 4koma a donné de la voix pour l'anime.

Il y a bien entendu tout un paquet de personnages secondaires voire tertiaires, comme d'autres membres de l'administration du lycée, des membres des familles des filles ou des rivales, mais ce n'est pas forcément utile de les détailler ici.

Tout l'intérêt de l'anime repose donc sur la vie de ces personnages, leurs interactions entre eux et notamment les duos comiques qui vont se former et se reformer au fur et à mesure que les gags et les moment calmes vont se succéder. Et de ce côté là on n'est pas volé. Yuno-Miyako, Miyako-Hiro (Miyako-* en fait), Sae-Hiro, Yoshinoya-Proviseur, tous sont efficace et irrésistibles.

Evil Miyako

( X ll ____ ll)

Cela dit comprenons nous bien. L'ambition de Hidamari Sketch n'est pas de vous faire rire au éclats. L'humour y est fin et très appréciable, mais comme toute véritable tranche de vie, il n'est pas l'élément le plus important de la série. Ce qui compte c'est la "bonne humeur" que l'anime dégage. C'est pour ça que beaucoup le classent dans la catégorie des anime iyashike (réconfortant). En gros ne vous attendez pas à vous rouler par terre. En revanche vous en sortirez quasi-systématiquement avec un large et durable sourire, et c'est le principal.
En ce sens, les discussions et relations entre les personnages sont tout aussi importantes que l'aspect purement comique. La relation entre Hiro et Sae est par exemple assez recherchée ; on se demande quelle est sa nature exacte tout au long de la série. Il n'y a en revanche pas de réel développement des personnages en temps qu'êtres. Ici les relations prennent le pas sur les personnalités, qui sont de toute façon assez fortement typées.

Mettre en valeur toutes ces discussions, et faire en sorte qu'elles ne soit pas ennuyeuses ou monotones, c'est là tout le défi que le studio doit relever. Parlons donc un peu de comment ils ont mis ça en œuvre.

SHAFT Style

Ce fameux Style SHAFT avec lequel je vous lourde depuis le début de ce billet. Je vais essayer de vous le décrire, ou tout du moins de décrire les techniques que le studio aime utiliser et qui le sont effectivement dans cette série. S'il y a des SHAFT fanboyz qui lisent ceci et s'aperçoivent qu'il y a des grosses conneries là dedans (ou depuis le début), vous avez permission de me défoncer à coup de chaise dans les commentaires. N'oubliez pas le bouquet garni.
C'est parti.

Paresse et soucis du détail

Deux choses à priori assez contradictoires, mais que le studio arrive à marier efficacement.

photo decor Premier constat : Il existe toute sortes d'objets dans la vie de tous les jours. Oui, la vie en 3D, dans le monde réel, bande de larves. Donc, ces objets, pourquoi s'emmerder à les redessiner alors qu'ils sont très bien comme ça ? Pourquoi ne pas simplement les prendre en photo et faire un bon vieux jeu de découpage/collage ?
C'est ce que fait SHAFT.
En effet, beaucoup d'éléments de décors sont de simples photos d'objets découpées et légèrement retouchées pour qu'elle s'intègrent bien dans l'anime. Comme la plupart de ces objets sont là pour décorer et n'auront aucune interaction avec les personnages, il n'est nul besoin de les animer, des photos fixes suffisent, sous différents angles si nécessaire. Cela dit, cela n'empêche pas le studio d'être soucieux du détail, et de changer régulièrement (à chaque changement de plan en fait) les éléments du décor. Un cadre remplacé par un autre, une statuette dans une position différente, etc...

TTGL

On peut très bien voir la série en intégralité sans jamais faire attention à cet état de fait, cela dit. Ces variations là ne semblent servir à rien, mais raviront les amateurs les plus pointilleux. Et évidemment, tant qu'à faire des variations dans le fond, autant y mettre aussi des références, ça caresse l'otaku dans le sens du poil et ça ne mange pas de pain. (Tout ceci est également vrai pour d'autre séries, comme Pani Poni Dash! ou Sayonara Zetsubou Sensei)
Bref, on sent que SHAFT se fait chier pour nous pondre un décor un peu vivant et attractif, mais sans avoir à trop forcer non plus. C'est agréable et ça encourage nos yeux à vagabonder sur la totalité de l'écran pendant qu'on écoute les personnages parler de leur vie quotidienne (enfin nous pauvres occidentaux devons lire les sous titres quand même).


boys and girls

Second constat : Si un personnage est un figurant qui ne dira rien d'intéressant durant la séquence où il apparaît, quelle est l'utilité d'user du budget en character design pour lui ? Le spectateur n'est-il pas capable de comprendre de lui-même que ce personnage n'a aucun intérêt ?

Bien sûr que si répond SHAFT, et ils nous le prouvent, en remplaçant ces figurant par des panneaux en carton tous identiques (Pani poni Dash!) ou comme ici par de simples symboles indiquant leur genre comme on en trouve par exemple sur les toilettes. Titrés "boy" ou "girl", ils ne servent en réalité qu'à créer une impression de nombre. C'est aussi efficace et moins chiant que faire un design complet.


Références


The Beatles

Pour encore plus de fun, et comme je l'ai déjà écrit, des références sympathiques sont glissées ça et là. Alors qu'elles explosaient dans tous les sens dans Pani Poni Dash! et Sayonara Zetsubou Sensei, ici elles se font bien plus discrètes mais sont tout de même présentes. Elles vont essentiellement vers d'autres productions du studio, notamment celles précités, mais vu leur nombre assez restreint on ne pourra pas leur en vouloir. On n'est pas dans le cas d'un Lucky Star où les références représentaient l'essentiel de l'intérêt de l'anime.






Trames et textures

textures

A notre époque où l'animation est faite par ordinateur, il est facile d'appliquer une texture dans une zone d'image définie.
Pourquoi donc secontenter d'utiliser des fonds unis quand on peut aisément se faire plaisir en mettant des rayures ou des motifs à pois qui s'adaptent tout seuls à l'animation que l'on veut créer ?
Les types de chez SHAFT n'ont pas envie de se restreindre et utilisent donc tous les moyens à leur disposition pour donner une touche encore plus particulière à leur boulot. Ils ont raison, puisqu'en plus ca fait plaisir au spectateur.
Cependant, ils veillent à l'utiliser avec goût et simplicité, histoire de ne pas se retrouver au final avec un truc impossible à regarder comme Gonzo et son Gankutsuou vomitif. Dans Zetsubou Sensei, cela se voyait surtout sur les motifs des kimonos ; ici le thème choisi c'est une gamme de motifs à pois qui font ressembler la colorisation des décors et des personnages à celles qu'ils pourraient avoir s'ils étaient imprimés sur du papier. Ce rendu n'est certes pas utilisé en permanence, mais il est toujours plus ou moins présent en fond lors de chaque épisode, particulièrement lors de la seconde saison. Cela donne un cachet particulier à l'ensemble, un peu pastel, qui va bien avec l'ambiance générale.


Représentation schématique au quotidien

Comme je le disais plus haut, la lenteur de l'anime est compensée par la représentation qui est faite des personnages, de leurs actions et de leurs discussions.

disscussion symbole

Par exemple, lorsqu'un personnage parle, plutôt que de le représenter avec la bouche qui bouge, il est souvent remplacé par le symbole le caractérisant, dont le mouvement représente son état d'esprit. S'il est calme, celui-ci sera fixe, s'il est apeuré il tremblera, etc...
Il arrive aussi que les phrases prononcées soient tout simplement écrite à l'écran, a cru ou dans une bulle de BD.

Même chose pour les déplacements. A quoi servirait d'animer un personnage marchant dans une rue ou dans une chambre et de toujours nous passer la même séquence au motif que celle-ci se répète tous les jours ? Plutôt que cette méthode qui serait d'un ennui profond, le studio remplace régulièrement les déplacement par des animations de traces de pas, des inscriptions en kana des onomatopées retraçant les bruits de ces pas, le défilement de marches d'escaliers seules ou plus simplement le déplacement de ces mêmes personnages vu de dessus, via les symboles énumérés plus haut. Le tout, c'est de faire en sorte que le spectateur comprennent que les personnages vont d'un point A à un point B, le reste peut être prétexte à toutes sortes de folies sorties de l'imagination des animateurs.

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Et non seulement c'est original, parfaitement efficace et compréhensible immédiatement, mais au final on se demanderait presque pourquoi les autres studios se font chier à animer des personnages, quand trois traces de pas collés sur un fond uni font tout aussi bien. La réponse tient évidemment dans le dosage de la chose. Cette technique est à utiliser avec parcimonie, et les gens de SHAFT le savent très bien.



Le résultat dans l'ensemble, c'est que l'on n'est jamais sûr de la façon dont les choses vont être représentées, et que le switch de l'une à l'autre des représentations rend dynamique des scènes à priori tout à fait banales. Les maîtres mots sont Simplicité, Efficacité, Originalité et Diversité.



Variations de saisons


Dans la première saison, Hidamari Sketch, ces principes de style sont déjà appliqués, mais leur potentiel ne se dévoile pleinement qu'à partir de la deuxième, datant de fin 2008. Comme "H. Sketch 2" ça fait convenu et pas assez groovy, cette deuxième saison fut nommée Hidamari Sketch x365. Parce que. C'est tout.

Et côté OP ça donne ça :

Un festival de couleurs, un concentré de bonne humeur, des paroles qui viennent de Jupiter, des trucs qui popent et wizzent dans tous les sens et encore plus de détails qui changent selon l'épisode. Si ce générique ne vous file pas la pèche, alors mauvaise nouvelle : vous êtes surement en état de mort cérébrale.

Comme je l'ai décrit plus haut, l'animation de SHAFT me semble plutôt économe en ressources comme en budget. Cela fait qu'ils finissent par se retrouver avec une partie de leur budget dont ils n'ont pas vraiment l'utilité. Pour l'écouler il arrive un moment où ils se lâchent complètement niveau animation. C'est le cas dans un épisode spécial de la saison 1, qui comporte un passage complètement WTF, mais surtout dans le premier épisode de x365 où l'animation est proprement impressionnante.
Certains plans ne sont pas utiles et ne servent qu'à satisfaire les fantaisies des animateurs. Mais justement, ce plaisir qu'a le studio à animer ces scènes se transmet au spectateur, qui s'en réjouit d'autant plus. En gros c'est que du bonus.

D'une manière générale, la deuxième saison est bien meilleure que la première. Le concept est le même mais il est plus poussé, plus travaillé et donc plus efficace. Le règle 1 épisode = 1 jour est parfois brisée pour nous offrir des récits un peu plus complets. Le compte à rebours d'avant épisode varie suivant la saison dans laquelle la journée décrite est située. Il prendra ainsi la forme d'un tournesol en été ou celle d'une fleur de cerisier au printemps.
Mais bien sûr, on retrouve tout l'aspect mignon caractéristique de la série, avec ses longues têtes en SD et sa bonne humeur présente à chaque instant. Les screenshots que j'ai pu mettre plus haut sont tirés essentiellement de x365, car c'est dans celle-ci que le Style SHAFT est le plus facile à repérer.
Notez que du fait de la non chronologie des épisodes, on peut tout à fait regarder la saison 2 en premier.


La seconde saison a elle aussi eu droit à des épisodes spéciaux avant de laisser place à une troisième saison, sortie début 2010.

Celle-ci porte le doux nom de Hidamari Sketch × ☆☆☆ (proncez "Hoshimittsu" ou "trois étoiles") et introduit de nouvelles occupantes de la résidence Hidamari.

Prenons un bain tous ensemble


Son aspect graphique se veut plus proche du trait original de Ume Aoki, et on a donc moins de fantaisies sur les motifs en tout genre. Son animation est peut-être un peu moins impressionnante que celle de x365, mais reste de qualité plus que sympathique.
D'une manière générale, les qualités de la série sont encore une fois conservées, et ce malgré les changements dans les appartements Hidamari.

L'incursion de nouveaux personnages, loin de casser la dynamique de la série, permet d'apporter un peu de fraîcheur à l'ensemble et multiplie encore les possibilités comiques.

Et puis l'ending bute.


Après vous avez encore les Hidamari Sketch x SP et une quatrième saison diffusée à l'automne 2012


Ovomaltine


En résumé Hidamari Sketch, c'est du bonheur en barre, qui se déguste jour après jour. Car cet anime n'est pas une série que vous aurez envie de vous enchainer du début à la fin. C'est un anime réconfortant, donc autant l'utiliser comme tel. Vous n'avez plus de lait pour votre Nesquik ce matin ? Vous avez passé une journée de merde parachevée par un pigeon qui a chié sur votre costume tout neuf ?
Pas grave. Matez donc un épisode de Hidamari Sketch, ça vous remettra de bonne humeur.

Vous allez me dire que je ne suis pas très critique à l'égard de cette série, et vous aurez raison. Mais pour moi cet article se voulait plus une vitrine vous invitant à essayer de le regarder par vous même qu'une réelle critique. Oui il y a des choses à redire, non cette série ne plaira pas à tous, mais ce n'est pas le sujet. Essayez d'en regarder quelques épisodes, et si elle vous plait, vous verrez, vous ne pourrez plus vous en passer.

Un véritable booster pour votre moral, dont il est inutile de regarder plus d'un épisode par jour, sinon vous risquez l'overdose, voila ce qu'est cette série. Et tant pis si c'est neuneu, tant pis si y'a marqué en gros moe sur la tronche à Yuno, tant pis si votre virilité en prend un coup. C'est tellement bon.
De loin la meilleure série tranche de vie 4koma que j'ai pu voir.

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