Histoire


Chaque épisode de Kaiba commence par l'introduction suivante :

Que sont l'esprit, l'âme et les souvenirs ?
Voici un monde où les souvenirs sont transformés en données puis stockés. Même Si le corps meurt, ces données peuvent être transférés dans un autre. Les mauvais souvenirs peuvent être effacés, les bons être téléchargés. Cependant, cela est réservé aux plus riches.
Dans ce monde, Kaiba voyage dans le corps d'un autre, sans aucun souvenir personnel



Au début, Kaiba, le protagoniste, se réveille dans ce monde bizarre, il ne sait pas où il est ni qui il est. Il est doté d'un corps étrange, avec un trou au milieu de la poitrine, autour de son cou, un pendentif contenant la photo floue d'une fille inconnue.
Il tombe nez à nez avec Popo, un garçon d'apparence sympathique, qui lui décrit le monde dans lequel il vit :
- En bas, les pauvres, qui n'ont pas de quoi se payer tous ces excès, et qui doivent souvent vendre leur corps pour survivre.
- En haut, les riches, qui peuvent se permettre d'avoir plusieur corps. Certains en font même de véritables collection.
- Entre les deux, un étrange nuage électromagnétique qui efface les souvenirs de ceux qui le traversent, séparant les deux mondes.
Il va lui expliquer que dans ce monde, il est en danger, et il va l'aider à embarquer sur un vaisseau pour fuir la planète.
Kaiba va donc voyager de planètes en planètes pour essayer de découvrir qui il est vraiment.

Personnages



De gauche à droite et de haut en bas :
  • Kaba : un corps artificiel bon marché. Il a la particularité de pouvoir être compacté par son utilisateur pour être transporté.
  • Neiro : La mystérieuse fille du pendentif.
  • Kaiba : le corps de départ du héros.
  • Chroniko : une fille de la ferme qui vit sur la planète toto
  • Bal : Un étrange oiseau dont on ne connaît pas les motivations
  • Hyo-hyo : Un petit corps artificiel rigolo qui embarque clandestinement dans le vaisseau et suit Kaiba durant son voyage
  • Popo : Le garçon qui aide Kaiba à fuir la planète
  • Vanilla : La personne en charge du vaisseau transportant Kaiba.

Je ne m'étendrai pas davantage sur les personnages pour ne pas trop en dévoiler, mais chacun d'eux est très travaillé et se retrouve au final avec une réelle importance. Tout le monde a sa place et s'emboite bien dans l'histoire.

Apparence générale


Difficile de ne pas le remarquer, le design de Kaiba est vraiment spécial.
C'est un graphisme qui n'est pas à proprement parler novateur, mais qui est assez inhabituel dans les productions nipponnes. C'est un style très épuré aux contours très mobiles qui se rapproche de certaines productions européennes.



Il est ardu de juger de l'animation quand on a affaire à un titre à l'aspect si particulier. On a parfois tendance à se dire que l'animation saccade, mais en réalité c'est souvent qu'elle nous perturbe. Il y a des passages qui s'avèrent très dynamiques, comme la scène d'ouverture où Kaiba est porté par Bal à travers la ville.

La mise en scène est très bien foutue et arrive à nous faire comprendre efficacement ce qui se passe avec peu de traits. En particulier, j'ai beaucoup apprécié la scène de départ du vaisseau.
Certains éléments sont mis en lumière de fort belle manière, et c'est tout un l'enjeu de la chose : pour arriver à être efficace avec ce style étrange, il faut ruser, utiliser des méthodes un peu détournées, et ça donne souvent des résultats surprenants.

Ambiance sonore




Sous ses aspects de série destinée aux jeunes enfants, Kaiba n'en est pas moins une œuvre dure et mélancolique, qui sait faire dans le trashy quand il faut. Pour renforcer cette idée, l'OST est basée sur des titres peu nombreux mais pour la plupart très bien composés et qui nous plongent directement dans l'ambiance voulue.

L'ending illustre lui aussi l'ambiance mélancolique de la série.

"Carry Me Away" by Seira



On peut remarquer que l'opening est quant à lui empreint d'espoir, et que donc les deux génériques s'opposent l'un à l'autre, rendant ainsi la série plutôt vivante et attachante.

Impressions générales


Vu l'apparence de la série et les sujets qu'elle aborde, je dois bien avouer que j'ai eu du mal à rentrer dedans à la base.
En plus de ce graphisme déroutant, l'histoire ne vous attend pas pour démarrer. Même si certains passages du premier épisode sont lents, on est quand même jeté sans filet dans un univers dont les contours nous échappent complètement, et il faut s'accrocher un peu pour arriver à calculer les enjeux de la chose. Je dis "calculer" et pas "comprendre" parce que personnellement j'étais à cent lieues d'imaginer ce qu'impliquait réellement les évènements du début en le regardant pour la première fois. (et c'est tant mieux avec le recul mais c'est vrai que ca n'aide pas à l'immersion)

Par la suite on a un peu l'impression d'assister à un remix édulcoré de Galaxy Express 999, avec un héros qui visite des planètes accompagné de quelques protagonistes toujours identiques, découvrant les spécificités de chaque monde et repartant en ayant compris un peu plus de choses sur lui-même. Cette impression est d'autant plus forte que le thème de Galaxy Express était assez proche : des modifications apportés au corps et la recherche de l'immortalité qui font se poser des questions sur ce que sont les limites réelles de ce qu'est l'être humain.
Cependant, je pense que décrire Kaiba comme un Galaxy Express allégé et relooké c'est passer un peu à côté du truc.
Parce qu'au bout d'un temps, la série se démarque complètement de ce schéma.



Le problème c'est que la transition (certes magnifique) est brutale, et qu'on en vient vite à se demander le "pourquoi" de la ballade dans l'espace
Mais peu importe, ce n'est pas ça qui enlève de l'intérêt à la série, bien au contraire.
En revanche, on s'aperçoit d'un autre soucis de taille, c'est que, la série devant être bouclé en 12 épisodes, il ne reste plus beaucoup de temps pour tout bien comprendre. Par la suite on se retrouve bien vite submergé d'informations sur le passé des personnages, et la vitesse de croisière de la série varie radicalement. Il devient de plus en plus difficile de comprendre le sens global de la série au fil du temps et on se retrouve avec une fin rapide, pas très explicite, et un peu brouillonne (impression renforcée de surcroit par le design général).

Soyons clairs : ça n'enlève pas les qualités propres à la série, mais ça fait regretter le faible nombre d'épisodes, d'autant plus que l'ont aurait finalement aimé faire un peu durer le plaisir.
Je ne suis pas sûr que ça aurait pu remplir une série de 26 épisodes, mais ça aurait surement pu en faire 15-16, en prenant le temps de tout bien nous montrer et sans nous couper en nous laissant imaginer l'état réel de certains personnages.

Cela dit, un des points forts de l'anime, c'est qu'il nous explique assez pour comprendre ce qu'on a vu au début. On peut alors remater les premiers épisodes et se rendre compte (un peu comme dans Sixième Sens) qu'en fait on n'avait rien compris à l'embrouille. On hallucine particulièrement sur des détails, qu'on ne pouvait pas comprendre au départ, mais qui étaient quand même bien visibles et bien gros sur notre écran.

Conclusion

Un anime original (difficile de le nier), touchant et avec une réelle profondeur, mais qu'on aurait aimé plus développé.

Si vous n'êtes pas rebuté par l'aspect graphique et que vous aimez un peu ce genre d'ambiance poético-philosophico-trash, cette série saura vous plaire, à défaut de vous combler.

Je ne peux pas lui enlever en tout cas que c'est une des meilleures série originale (comprendre ni suite ni adaptation) produite en 2008 que j'ai vu (faute de concurrence, sûrement).